Ah l’été ! Le soleil, la plage, le cornet de glace … mais aussi les chaleurs étouffantes, jusqu’aux villes les plus septentrionales. C’est normal, ça ? Avec un nouvel épisode de canicule mi-juillet 2022, la question du réchauffement climatique est plus que jamais sur toutes les lèvres. Quelle évolution sur ces dernières années, et surtout quel futur cela nous prédit ?
Le CNRS (Centre National de Recherche Scientifique), en collaboration avec Météo France, l’European Climate Prediction System et l’Union Européenne, a mis en ligne en décembre dernier une vidéo qui propose une visualisation du climat de l’Europe en 2050.
En effet, grâce aux avancées scientifiques, on peut déjà avoir une idée précise et localisée du climat en 2050 si rien ne change. Au-delà de l’effet terrifiant de telles projections, elles permettent surtout de mieux anticiper les adaptations nécessaires à venir.
Ici, on nous explique que le climat de la Terre n’a jamais été immuable, il a toujours naturellement évolué avec des variations généralement quasi imperceptibles à l’échelle du temps humain. Aujourd’hui, ce constat n’est cependant plus valable, car le réchauffement climatique s’accélère à une vitesse et une force sans précédent – et cela ne va pas en s’améliorant au fil du temps. A titre de comparaison, la Terre a gagné un degré Celsius entre 1850 et 2021, en 170 ans. On devrait en gagner 2 d’ici 2050, en moins de 30 ans.
D’où ça vient ? On sait que ce réchauffement climatique est une conséquence directe de l’utilisation des gaz à effets de serre générés par l’activité humaine (industrie, transport, agriculture …). Soyons clairs – nous ne pouvons plus rien faire concernant les émissions passées qui ont enclenché le processus de réchauffement climatique. Ce que nous pouvons faire, en revanche, c’est réduire les émissions de gaz à effets de serre pour réduire les impacts sur le futur.
C’est justement l’objectif des mesures prises par de nombreuses nations mondiales dans le cadre des Accords de Paris (signés fin 2016). Le but de ces accords : mitiger les effets du changement climatique et stabiliser le réchauffement climatique sous la barre des deux degrés, au lieu des 4 degrés prévus si on ne change rien.
Le réchauffement climatique est certes global, mais son impact varie selon les régions du monde. En Europe continentale (oui, c’est nous !), il serait plus élevé que la moyenne mondiale : +3 degrés (au lieu de 2).
L’été en 2050 sera loin de la carte postale de rêve : dans le bassin méditerranéen, qui souffrira davantage des impacts du réchauffement, ce sera brûlant et sec. L’Andalousie pourrait par exemple atteindre les 40° plus de vingt jours par an. Même une ville comme Berlin dépasserait régulièrement la barre des 35°. En général, les phénomènes de canicule (comme celui que l’on connait actuellement) seront beaucoup plus récurrents.
Seul point positif, l’augmentation de la radiation solaire en surface pourrait booster la production d’énergie solaire. Mais c’est une maigre compensation.
Qui dit plus de soleil ne veut cependant pas dire moins de pluie – au contraire ! Le réchauffement climatique provoquerait de plus fortes et plus longues pluies, notamment en automne, avec un risque grandissant d’inondations. En hiver, une augmentation de presque 3,5° des températures (notamment en Europe du Nord & de l’Est) entrainerait moins de gel, moins de neige et la fonte de davantage de glaces (d’autant plus que le réchauffement climatique est plus rapide en montagne que dans les plaines).
Le climat des villes changera aussi, accentué par un phénomène dit ‘d’île de chaleur urbaine’ qui génère davantage de chaleur dans les villes qu’à la campagne. Il n’y a qu’à voir Paris ou Bruxelles lors d’épisodes de canicule pour avoir un exemple récent. En 2050, le climat de Londres ressemblera à celui de Barcelone en 2000 ; Paris sera l’équivalent d’Istanbul.
L’Europe, tout comme le reste du monde, va donc devoir s’adapter. Chaque citoyen, Européen ou non, aura un rôle à jouer. Freiner le réchauffement climatique ne pourra se faire que collectivement.